Si la protection contre les discriminations syndicales a une portée très générale, encore faut-il que celle-ci puisse être prouvée. En effet, si votre employeur prend une décision à votre encontre et que vous suspectez un lien avec votre appartenance syndicale, vous ne pouvez pas vous limiter à une simple suspicion. Il faudra satisfaire un certain niveau en matière de preuves pour faire reconnaitre votre statut de victime de discrimination syndicale. Apportant une grande importance à la liberté syndicale, le législateur a prévu un système facilitant la preuve pour tout salarié qui se dit victime de discrimination syndicale : c’est le mécanisme de partage de la charge de la preuve entre l’employeur et la victime (Article L.1134-1 du Code du travail).
Il appartient donc à celui qui se prévaut de la discrimination syndicale de présenter des éléments de fait laissant présumer de l’existence d’une discrimination directe ou indirecte. Concrètement, il faut soumettre au juge des éléments de nature à rendre la discrimination vraisemblable. Il ne faut pas à proprement parler prouver la discrimination mais avoir des éléments suffisants pour établir une apparence de discrimination. Pour savoir si votre situation présente les éléments nécessaires à la reconnaissance de la discrimination syndicale, il est préférable de se rapprocher d’un avocat en défense syndicale.
A l’inverse, il incombe à l’employeur d’établir que la situation est justifiée par des éléments objectifs étrangers à toute discrimination syndicale. L’employeur doit ainsi démontrer que la décision qui a été prise n’est pas discriminatoire et repose sur des éléments objectifs, étrangers, donc sans lien avec l’appartenance syndicale du salarié. Si l’employeur ne réussit pas démontrer cela, et que vos éléments de faits emportent la conviction du conseiller ou juge, il sera alors condamné.
Bon à savoir : Il n’est pas nécessaire de se comparer avec un autre salarié pour que la discrimination syndicale soit reconnue. La comparaison peut être utile à vos intérêts mais n’est pas indispensable.
Par exemple, il peut être utile de se comparer avec des salariés en situation comparable lorsqu’on invoque une discrimination syndicale en termes de rémunération (Cass. Soc. 9 mai 2018, n°16-22.263). La preuve de la discrimination syndicale est ainsi facilitée mais il n’en reste pas moins qu’elle peut être difficile à apporter. N’hésitez pas à prendre conseil auprès d’un avocat en défense collective à Paris pour évaluer les chances de faire reconnaitre votre situation.
Dès lors que vous faites l’objet d’une mesure discriminatoire, celle-ci est considérée comme nulle (Article L.1132-4 du Code du travail).
Exemple : Si vous êtes victime de discrimination en termes de rémunération ou d’avancement dans la carrière, vous pourrez obtenir un rappel de salaire et une augmentation de votre rémunération.
L’hypothèse la plus fréquente est celle du licenciement discriminatoire. Dans ce cas-là, il est possible d’obtenir la nullité du licenciement. Il en est ainsi du licenciement en raison de l’état de santé, de votre apparence physique (la grossophobie peut potentiellement vous ouvrir droit à la nullité du licenciement intervenu pour ce motif), du licenciement en raison de votre nationalité, du licenciement en raison de l’appartenance syndicale etc…
Important : De même, le licenciement d’un élu au comité social et économique (CSE) pour son mandat, le licenciement d’un défenseur syndical, délégué syndical peut être qualifiée de discriminatoire et être considérée comme nulle. A titre de rappel, l’élu au CSE, le défenseur syndical et le délégué syndical bénéficient du statut de salarié protégé. En vertu de ce statut, leur licenciement est soumis à l’autorisation de l’inspection du travail.
Le salarié dont la nullité du licenciement aura été établie aura donc en principe droit à la réintégration au sein de l’entreprise et droit à une indemnité réparant le préjudice subi entre le licenciement et la réintégration. En pratique, cette indemnité sera fixée au regard des salaires que le salarié aurait continué de percevoir s’il n’avait pas été injustement licencié. Le salarié peut tout à fait ne pas souhaiter réintégrer l’entreprise ou sa réintégration peut être impossible. Dans ce cas, le salarié aura droit à une indemnité égale à au moins 6 mois de salaires.
Intéressant : Votre réintégration est toujours possible même si au moment où votre licenciement est déclaré nul, vous êtes déjà en poste au sein d’une autre entreprise (Cass. Soc. 10 février 2021, n°19-20397).
Par ailleurs, à l’inverse du licenciement sans cause réelle ni sérieuse où un plancher et plafond est établi en termes d’indemnisation, le licenciement nul permet de déplafonner l’indemnité allouée au salarié. L’employeur est également passible de sanctions pénales en cas de discrimination. Pour cela, il conviendra de saisir une juridiction pénale afin d’obtenir la condamnation de l’employeur qui encourt trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende (Article 225-1 et 225-2 du Code pénal). Votre avocat en défense syndicale peut également vous accompagner dans cette démarche en mettant son expérience en droit pénal à votre service.
De manière générale, un salarié qui fait l’objet d’une mesure discriminatoire pourra obtenir des dommages et intérêts en réparation de son préjudice (Article L. 2141-8 du Code du travail). Comme toute action en justice, l’action en réparation est soumise à un délai de prescription : vous avez un délai de 5 ans à compter de la révélation de la discrimination pour agir.
Vous pensez être victime de discrimination syndicale ? Le Cabinet d’avocats ZENOU vous assiste dans la reconnaissance de la discrimination syndicale. Les conseils et l’expertise de Me ZENOU, avocat en défense collective à Paris 20 vous seront bénéfiques en cas de litiges.
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